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L’éducation aux médias requiert de la motivation et une pertinence dans la vie quotidienne
Lorsque, comme ici pendant la canicule de 2022, le Doubs assèche des rivières entières en Suisse, cela affecte également la vie de nombreux jeunes. (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Qu’est-ce que la compétence en matière d’information ? Ou plutôt, que recouvre le terme « information » ? Dans la recherche traditionnelle sur le journalisme, le concept d’« information » est souvent défini à l’aide de critères qui sous-tendent le journalisme professionnel. Les études dans le domaine de la recherche qualitative sur le public montrent que la compréhension du terme évolue du point de vue des utilisateurs des médias, en particulier dans le contexte des médias sociaux. Il n’est pas toujours très clair quels contenus appartiennent au domaine de l’« information ». Dans cet environnement, les informations sur les événements mondiaux sont de plus en plus fragmentées et se distinguent de moins en moins des autres formes de communication. Les sphères privées et publiques se confondent dans l’espace numérique, les contenus marketing côtoient potentiellement la propagande et la désinformation, et les contenus peuvent être créés et diffusés par des acteurs très divers.

Dans cet environnement médiatique complexe, le concept de compétence en matière d’information (news literacy) devient de plus en plus important. Tully et ses collègues (2022) associent la compétence en matière d’information aux connaissances et aux capacités qui permettent aux gens de comprendre le processus complexe de production, de diffusion et de consommation de l’information. Il s’agit de comprendre les différents processus sociaux, juridiques et économiques qui sous-tendent la production de «news» et de connaître les critères de qualité d’une information journalistique.

Cinq domaines de connaissances et de compétences

Dans un diagramme en 5C, Tully et ses collègues identifient cinq domaines de connaissances et de compétences essentiels pour décrire la compétence en matière d’information :

  1. Le contexte : il s’agit de connaître le cadre social, juridique et économique de la production d’informations. Cela inclut, par exemple, la connaissance des modèles commerciaux des éditeurs ou la capacité à faire la différence entre les médias financés par des fonds publics et ceux financés par des fonds privés.
  2. Création : ce domaine traite de la compréhension du processus de production de l’information. Il s’agit par exemple des compétences dans le domaine de la conceptualisation du reportage, de la connaissance des normes de qualité journalistique, ainsi que des connaissances dans le domaine des processus de travail journalistiques et des lignes directrices.
  3. Contenu : ce domaine décrit, entre autres, la capacité à reconnaître les caractéristiques qualitatives du contenu d’une information et à la distinguer d’autres contenus médiatiques tels que la publicité ou les commentaires.
  4. Diffusion des informations : ce domaine comprend par exemple la connaissance des modes de diffusion des informations et des acteurs, y compris les algorithmes des réseaux sociaux, qui influencent ce processus.
  5. Consommation des informations : il s’agit ici de faire comprendre aux individus que des facteurs individuels tels que la motivation, la vision du monde ou les valeurs influencent la perception et l’évaluation de leur propre utilisation des informations.

Ces domaines de compétences et de connaissances décrivent différents aspects qui sont importants pour s’orienter dans l’environnement numérique de l’information. Tully et ses collègues (2022) soulignent que les compétences requises s’adaptent constamment à l’évolution des médias. Ainsi, d’autres compétences gagnent en importance lorsque de nouveaux acteurs tels que les modèles d’IA sont impliqués dans la diffusion des informations.

Compétence médiatique et performance médiatique

La compétence médiatique et la performance médiatique sont étroitement liées. De nombreuses études montrent que l’acquisition de la compétence médiatique ne se fait pas seulement par l’éducation formelle, mais aussi par l’utilisation pratique des médias et la réflexion sur ses propres expériences médiatiques (Trültzsch-Wijnen, 2021).

Dans ce contexte, des facteurs individuels tels que la motivation, l’intérêt et la mémoire jouent également un rôle. Ils influencent le transfert des compétences médiatiques vers la performance médiatique. Inversement, les compétences médiatiques sont développées par l’interaction directe avec les médias. Cela signifie également qu’il est tout à fait possible d’être théoriquement compétent dans l’utilisation des médias et des informations, tout en manquant de motivation pratique pour traiter, par exemple, des informations et d’autres contenus journalistiques.

Il faut donc toujours garder cela à l’esprit lorsqu’on enseigne les compétences médiatiques et journalistiques : il est essentiel de susciter l’intérêt et la motivation, en s’adaptant à la réalité de la vie des élèves, mais aussi des gens en général.

Entre faits et fakes : TikTok comme outil pour l’enseignement
TikTok polarise l’opinion, comme ici lors d’une manifestation de l’opposition à Tirana en mars 2025 contre le gouvernement qui veut interdire l’exploitation de la plateforme en Albanie. (AP Photo/Vlasov Sulaj)

En Suisse, environ 2,2 millions de personnes utilisent TikTok, selon une enquête menée par TikTok elle-même. Environ la moitié des utilisateurs se situe dans la catégorie d’âge de 15 à 24 ans. Outre de nombreux contenus sérieux et vérifiés sur TikTok, par exemple de journaux et d’entreprises de médias, des vidéos qui diffusent délibérément de la désinformation circulent également. Il est donc d’autant plus important de sensibiliser les élèves à ce sujet.

Les enseignants sont confrontés au défi d’accompagner les jeunes dans l’apprentissage d’une compétence médiatique critique. TikTok peut être utilisé comme un outil – aussi bien pour lancer des discussions que pour intégrer des thèmes de manière vivante dans les cours.

TikTok dans l’enseignement

La plate-forme offre de nombreuses possibilités d’entrer dans des thèmes actuels et de les considérer de manière critique. En voici quelques exemples :

  • Vidéo comme introduction à la discussion : une courte vidéo de vérification des faits peut introduire le cours. Ensuite, les élèves peuvent par exemple discuter de la question de savoir s’ils ont eux-mêmes déjà fait confiance à des informations erronées sans s’en rendre compte.
  • Réflexion sur sa propre consommation : si TikTok doit être abordé en tant qu’application, les élèves peuvent par exemple répondre à des questions sur leur propre consommation. Combien de temps chacun d’entre eux passe-t-il chaque jour sur l’application ? Quels sont les influenceurs les plus populaires ? Quel rôle ces modèles jouent-ils dans la formation de l’opinion ?

Sur le thème des influenceurs, UseTheNews Deutschland a développé en collaboration avec la HAW une unité d’enseignement qui peut être utilisée gratuitement. On y trouve des fiches de travail et un projet de cours sur la manière d’aborder un tel sujet en classe.

Actualités sur TikTok

Nous avons rassemblé ci-dessous quelques chaînes qui présentent des actualités ou des sujets de société de manière facile à comprendre et divertissante. Certaines d’entre elles s’adressent spécifiquement à un groupe cible jeune.

@babanews

Baba News est un magazine en ligne indépendant. Son objectif est d’offrir une plateforme aux personnes issues de l’immigration. Sur son canal TikTok, la rédaction publie le plus souvent des vidéos sur des thèmes de société comme la migration, le racisme et la politique. Les vidéos sont faciles à comprendre, présentées de manière divertissante et s’adressent spécifiquement à un groupe cible jeune.

@srfnews

C’est le nom du canal TikTok de la SSR. On y publie principalement des actualités du jour. Les vidéos présentent souvent des sources directes et des citations orales, par exemple des interviews ou des communiqués de presse. Parfois, on ne voit dans les vidéos que des images et du texte expliquant plus précisément les événements. Dans le flux, on trouve toutefois aussi quelques vidéos explicatives, comme par exemple sur la fin du Crédit Suisse.

@izzyprojects

izzy est un pur format de média social. Le « izzy project » appartient à l’entreprise de médias Ringier. En mêlant la comédie et la satire à des thèmes d’actualité, le format est très apprécié du jeune public. La chaîne informe par exemple sur les arnaques sur Internet, mais aussi sur des thèmes comme l’avortement, les théories du complot courantes et bien d’autres.

@20minutes

En tant que titre de presse, 20 Minuten fait partie de TX Group. Outre le célèbre journal gratuit, la rédaction est également très active sur TikTok. Sur cette chaîne, on trouve un mélange de vidéos d’actualités courtes plus sérieuses et de contenus axés sur le divertissement, adaptés à un groupe cible jeune. Les vidéos sont généralement présentées par des hôtes de la rédaction ou accompagnées d’une voix-off.

@sodabyblick

La chaîne d’information du Blick se concentre sur les nouvelles destinées aux jeunes. Les deux hôtes de la chaîne expliquent l’actualité du jour de manière facilement compréhensible. Outre le contenu de l’actualité, on y trouve également des conseils pratiques pour la vie de tous les jours, par exemple comment remplir la déclaration d’impôts ou ce que l’on peut offrir à Noël.

@nzz

« L’actualité mondiale sur ton #fyp », c’est ainsi que le Neue Zürcher Zeitung décrit son canal TikTok. Le contenu s’oriente sur les actualités du jour. Souvent, les événements sont expliqués par un ou une journaliste et enrichis d’images. On trouve également des vidéos de correspondants qui rapportent directement d’une région et parlent avec des personnes concernées, comme par exemple en Syrie.

@afpfr

L’AFP est une agence de presse internationale qui rend compte de l’actualité mondiale en six langues différentes. Sur la chaîne francophone, on trouve des actualités sur le monde entier, principalement expliquées par des journalistes ou des experts. Certaines vidéos sont également disponibles en anglais avec un sous-titrage en français.

@RTSInfos

La RTS, qui fait partie de la SSR, propose sur sa chaîne des actualités et des informations de fond en français. Outre les sujets internationaux, on trouve également sur la RTS des reportages régionaux et des informations sur les événements de Suisse romande. Par rapport à la chaîne germanophone, les vidéos de la RTS sont généralement présentées et moins d’éléments textuels sont utilisés.

Chaînes de fact-checking sur TikTok :

Outre les chaînes TikTok qui transmettent avant tout des informations, il existe également quelques profils spécialisés dans la vérification des faits. Les rédactions qui se cachent derrière vérifient la véracité des affirmations trouvées sur le web. Les vidéos de vérification des faits correspondantes peuvent aider les jeunes à vérifier les faits et les inciter à remettre en question les informations sur le web :

@correctiv_faktencheck

@dpa_factchecking

@mimikama

@faktenfuchs (BR24)

@ARD-Faktenfinder

De tels canaux sont particulièrement adaptés pour thématiser différentes méthodes de vérification des faits en classe et ainsi pouvoir donner différents outils aux jeunes.

Remarque : l’intégration de l’application TikTok n’est possible que dans les classes supérieures, car la plateforme a une limite d’âge officielle de 13 ans.

Etude JAMES 2024: Les outils d’IA inondent le quotidien des jeunes en Suisse 
Comme ici dans une usine de fabrication de Suzuki à Esztergom (Hongrie), les robots remplacent de plus en plus les humains sur le marché de l’information. (EPA/Zsolt Szigetvary)

Les outils d’IA s’immiscent dans le quotidien des jeunes à une vitesse record. Environ 71% d’entre eux ont déjà testé ChatGPT et autres outils du genre. Un tiers des jeunes utilisent d’ores et déjà des outils d’IA au moins une fois par semaine, alors que le grand public n’a découvert cette technologie qu’à la fin de l’année 2022. C’est ce que révèle la dernière étude JAMES, qui interroge tous les deux ans environ 1000 jeunes de 12 à 19 ans.

«Jamais une technologie ne s’est imposée dans notre quotidien aussi rapidement que les outils d’IA. Par conséquent, l’analyse critique de l’information gagnera encore en importance à l’avenir», déclare Gregor Waller, chercheur à la ZHAW et co-responsable de l’étude. D’où la nécessité absolue de sensibiliser les jeunes à cette thématique et de leur apprendre à vérifier les informations. 

Un «Big Four» indétrônable 

Instagram, TikTok, WhatsApp et Snapchat restent les réseaux sociaux et programmes de messagerie les plus populaires auprès des jeunes en Suisse. Ce «Big Four» de la communication numérique fait partie intégrante de leur quotidien, et ce, indépendamment de l’âge, du sexe et des caractéristiques sociodémographiques. Les jeunes consomment majoritairement des contenus sur les réseaux sociaux sans les commenter, les partager ou même créer leurs propres posts. En parallèle d’autres réseaux sociaux, programmes de messagerie et portails vidéo, le «Big Four» est régulièrement utilisé pour s’informer mais aussi et surtout pour se divertir. 

Une consommation de médias à saturation 

Une tendance à la saturation est perceptible dans la consommation de médias chez les jeunes. Bon nombre d’activités médiatiques comme la navigation sur les réseaux sociaux ainsi que la musique et les vidéos en streaming sont tellement ancrées dans le quotidien dorénavant qu’une hausse de ces usages ne paraît plus guère possible. Un plafond naturel semble avoir été atteint au regard du temps consacré à l’école, à l’apprentissage, aux activités de loisirs non médiatiques ou aux activités sociales. «La stabilité des résultats pourrait indiquer que les routines et habitudes numériques des jeunes au quotidien se sont consolidées», explique Céline Külling-Knecht, chercheuse à la ZHAW et co-auteure. 

Les médias classiques enregistrent une baisse d’utilisation. Alors que 25% des jeunes interrogés s’informaient encore régulièrement sur les portails de magazines et de journaux en 2018, ils ne sont plus que 10% aujourd’hui. Dans le même temps, plus de la moitié (57%) des sondés utilisent les réseaux sociaux comme source d’information. Même si les médias traditionnels sont également présents sur les réseaux sociaux, tout le monde a la possibilité de diffuser des informations sur ces plateformes, sans aucun filtre. Avec à la clé un risque accru de fake news et des jeunes potentiellement plus exposés à la manipulation et la désinformation. 

Les risques cachés du gaming: entre divertissement et pièges 

80% des jeunes jouent au moins occasionnellement. Le gaming est de loin le loisir préféré des garçons, qui sont environ deux fois plus nombreux que les filles à jouer régulièrement. Les jeux en free-to-play comme «Brawl Stars» sur mobile sont particulièrement appréciés, suivis de «Fortnite» et «Minecraft». Si ces jeux fascinent autant, c’est que les «dark patterns», à savoir ces interfaces conçues volontairement pour influencer le comportement des joueurs, n’y sont pas pour rien.

Parmi celles-ci figurent par exemple les loot boxes (récompenses aléatoires incitant à jouer et à acheter toujours plus) ou des monnaies complexes propres à un jeu (qui rendent l’appréciation du coût réel plus difficile). Les récompenses limitées dans le temps, qui créent une forme d’anxiété poussant à avoir peur de rater quelque chose («Fear of Missing Out» ou «FOMO» en abrégé), les obligations sociales du jeu (ces deux éléments obligent à jouer régulièrement) et l’aversion à la perte (mécanismes par lesquels les joueurs peuvent perdre ce qu’ils ont acquis) en font également partie. 

Ces jeux sont monétisés par le biais de microtransactions (modèle permettant aux utilisateurs d’acheter des objets virtuels dans le jeu). Environ la moitié des jeunes interrogés a déjà réalisé une transaction de ce type. «Face à ces mécanismes, il est du devoir des parents de se pencher sur ces différents jeux et de faire preuve d’écoute quant au comportement de leurs enfants en matière de jeux vidéo», déclare Michael In Albon, chargé de la protection de la jeunesse face aux médias chez Swisscom.

Par ailleurs, il incombe aux autorités de suivre l’évolution de ces dark patterns et de légiférer pour les réguler au besoin, comme cela a déjà été fait dans certains pays comme les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne. 

Prévention contre l’utilisation problématique des médias 

36% des jeunes interrogés indiquent avoir été questionnés au cours des deux dernières années au moins une fois sur leur physique et ils sont environ un tiers à avoir été abordés par des inconnus voulant parler de sexe ou leur soumettre des propositions à caractère sexuel non souhaitées. En la matière, on constate d’importantes différences entre les garçons et les filles: ces dernières ont subi beaucoup plus souvent différentes formes de harcèlement sexuel.

Près d’une adolescente sur deux a déjà reçu une sollicitation à visée sexuelle sur Internet, sous une forme ou une autre. La fréquence de ce genre d’expériences augmente nettement avec l’âge. «Il est intolérable que des enfants soient harcelés de la sorte; les plateformes comme Instagram ou TikTok doivent être davantage mises face à leurs responsabilités afin de mieux protéger les jeunes», déclare Michael In Albon pour expliquer sa position à ce sujet. 

Garçons et filles ne sont pas égaux non plus face au cyberharcèlement: avec 28%, les garçons sont presque deux fois plus nombreux que les filles à déclarer qu’ils ont déjà été invectivés ou insultés au moins une fois sur Internet. Dans le même temps, beaucoup plus de garçons se livrent activement au harcèlement. Toutefois, les actes de cyberharcèlement actif et le fait d’en être victime se produisent à des fréquences très similaires. D’où la possibilité que bon nombre de jeunes pratiquent activement le harcèlement et en soient eux-mêmes victimes.

«Compte tenu de la hausse marginale du cyberharcèlement avec l’âge, il est judicieux de commencer la prévention sur cette thématique dès le degré primaire», explique Céline Külling-Knecht, chercheuse à la ZHAW et co-auteure. 

Le sport: loisir toujours prédominant 

Dans leur temps libre en solo, les jeunes préfèrent largement les activités sportives, les médias audiovisuels et la musique. Par rapport à l’étude JAMES 2022, le sport a tout particulièrement gagné en importance et devient le loisir préféré. 

Alors que les jeux vidéo et les activités sportives prédominent clairement chez les garçons, ce sont d’autres activités culturelles (lecture et musique) et créatives (pâtisserie et dessin) qui intéressent davantage les filles. Comme en 2022, les jeunes indiquent que les loisirs auxquels ils s’adonnent le plus souvent avec leurs amis sont le sport, les sorties en plein air et les activités collectives. Pour eux, les discussions entre amis occupent également une place très importante. 

Depuis de nombreuses années, l’intérêt des jeunes pour la lecture est une constante en matière de consommation de médias. De plus, les différentes plateformes telles que TikTok, Instagram et YouTube proposent de plus en plus de contenus liés aux livres. Ces contenus sont si répandus que ces sous-communautés disposent de leur propre nom, à savoir «BookTok», «Bookstagram» et «BookTube».

Par conséquent, les jeunes ont été interrogés sur leurs livres préférés, ce qui n’avait plus été fait depuis 2016. La saga Harry Potter, en tête du classement depuis 2012, arrive une fois de plus à la première place. Le Journal d’un dégonflé, die Drei ??? (en allemand) et One Piece sont également populaires en 2024. Depuis 2012, les livres adaptés au cinéma sont systématiquement les plus appréciés. S’agissant des habitudes de lecture, il existe des différences particulièrement frappantes entre les deux sexes. Les filles lisent davantage que les garçons et citent la lecture comme l’un de leurs loisirs préférés.

Encourager l’éducation aux médias – renforcer la démocratie

Savais-tu que plus de 80% des jeunes ne s’informent plus via les médias traditionnels? Et que les informations sont utilisées de manière marginale par rapport à la consommation totale de médias? Ou que près de 46% des Suisses font déjà partie des personnes  « indigentes en matière d’information » («news deprivated»), c’est-à-dire qu’ils consomment moins d’informations que la moyenne?

Le manque de compétences en matière d’information ouvre la porte aux fake news, à la désinformation et à la manipulation – à l’ère de l’IA plus que jamais.

L’initiative
Nous voulons prévenir cela – nous, c’est-à-dire Keystone-ATS, SRG SSR et l’Association des éditeurs de Médias suisses (VSM). Ensemble, nous avons fondé UseTheNews – l’alliance pour l’éducation aux médias en Suisse.

Notre vision: UseTheNews est le point de rencontre pour toute la Suisse de tous ceux qui cherchent, proposent ou échangent des expériences pratiques, des ateliers, du matériel didactique, des offres de formation continue ou des expertises sur la compétence en matière de nouvelles. Partenariat, égalité des droits, large soutien.

C’est une contribution à l’utilisation autodéterminée et responsable des nouvelles et au renforcement de la démocratie.

L’objectif

Avec UseTheNews, nous voulons:

  • offrir aux partenaires une vitrine pour les programmes et les offres éducatives qui existent déjà ou qui seront développés à l’avenir, afin d’accroître leur visibilité;
  • informer les enseignants, les jeunes et leurs parents et tuteurs;
  • mettre en relation des spécialistes de l’éducation, de la science, de la politique et des médias entre eux et entre elles;
  • organiser à cet effet des échanges réguliers entre tous les partenaires sur les meilleures pratiques, les idées et les synergies;
  • sensibiliser le grand public au thème de l’éducation aux médias;
  • nous engager dans la politique cantonale et nationale pour le renforcement de l’éducation aux médias;
  • et, en tant qu’association, lancer nous-mêmes des projets dans le domaine de la compétence d’information, les soutenir et les mettre en œuvre.

Engage-toi !
UseTheNews est comme une maison : le gros œuvre est érigé, sous la forme de l’association et de sa structure opérationnelle. Il s’agit maintenant d’aménager et d’occuper les différents appartements et chambres. Grâce à toi, à vous – à tous ceux qui veulent contribuer à renforcer la compétence en matière d’actualités en Suisse. Pour réunir sous un même toit ce qui existe déjà – et ce qui est en train de naître.

Tu peux déposer des offres via le formulaire d’offre, t’abonner à la newsletter ou nous suivre via LinkedIn, Instagram ou TikTok. Et cherche à tout moment le contact avec nous, nous nous en réjouissons.

Les motivations qui ont poussé les trois organisations de médias à fonder UseTheNews ont été expliquées par les trois responsables du projet dans une interview accordée au magazine Persönlich (en allemand).

PS :
Nous nous tutoyons parce que c’est plus simple et plus personnel, mais il s’agit d’un droit et non d’une obligation. Et nous utilisons un langage non sexiste chaque fois que cela est pertinent.

Des bots et autres despotes
Ils adorent les bots: Le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko lors d’une sortie au ski à Krasnaïa Poliana, près de Sotchi, en 2019. (Sergei Chirikov/Pool Photo via AP)

La conférence « Des bots et autres despotes : Comment le journalisme reste pertinent à l’ère des fake news et de l’intelligence artificielle » est un cri d’alarme percutant pour l’avenir du journalisme. Elle a été prononcée par notre directeur Markus Spillmann devant des étudiants en journalisme à la mi-novembre à Belgrade, à l’invitation du programme médias pour l’Europe du Sud-Est de la Fondation Konrad-Adenauer.

Concentration sur les compétences clés du journalisme

L’exposé met en lumière les défis économiques, technologiques et sociaux du secteur, sans pour autant passer sous silence les problèmes inhérents au journalisme. Face à l’effet disruptif de l’IA et aux divers défis, le conférencier appelle à se recentrer sur les compétences clés du journalisme, à savoir l’enquête approfondie, l’analyse et l’indépendance.

Malgré le tableau sombre, le conférencier transmet un message d’espoir : il considère le déclin des entreprises médiatiques traditionnelles comme une chance pour un journalisme renouvelé, crédible et pertinent. La question de savoir si les recommandations d’action sont réellement réalisables compte tenu des contraintes économiques reste toutefois cruciale.

Un podcast entièrement généré par l’IA

Nous avons transformé la conférence en podcast à l’aide du programme d’intelligence artificielle NotebookLM, notamment pour vous montrer à quel point cet outil d’intelligence artificielle est capable d’animer une discussion à la manière d’un humain sur un modèle écrit. Le contenu du podcast produit en anglais a été vérifié par nos soins et correspond au texte allemand.

Les élèves finlandais apprennent le fonctionnement des fake news avec la fable du renard
April 2022: Manifestation pour l’Ukraine devant le parlament finlandais. (EPA/KIMMO BRANDT)

Le «Guardian», publié en Grande-Bretagne, avait déjà enquêté sur ce sujet il y a quatre ans. Mais avec l’invasion russe de l’Ukraine, il est de nouveau ou toujours d’actualité.

Un élément fixe du programme scolaire national

L’article cite le directeur de l’école, Kari Kivinen, qui plaide pour que la sensibilisation aux fake news et à la désinformation commence dès le plus jeune âge. Il recommande : «Les contes de fées fonctionnent bien. Prenez le renard rusé, qui dupe toujours les autres animaux avec ses paroles astucieuses. Ce n’est pas une mauvaise métaphore pour un certain type de politiciens, n’est-ce pas»?

Alors que de nombreuses démocraties se sentent menacées par les fausses informations, la Finlande prend le problème tellement au sérieux qu’elle commence à s’y attaquer dès l’école primaire.

Dans les écoles supérieures, l’éducation aux médias et la pensée critique sont devenues des éléments centraux et interdisciplinaires du programme national introduit en 2016.

Sensibilisation transdisciplinaire

En cours de mathématiques, par exemple, les élèves de Kivinen apprennent à quel point il est facile de mentir avec des statistiques. En art, ils voient comment la signification d’une image peut être manipulée. En cours d’histoire, ils analysent des campagnes de propagande remarquables, tandis que les professeurs de langues finlandais étudient avec eux les nombreuses façons dont les mots peuvent être utilisés pour confondre, tromper et tricher.

«L’objectif est d’avoir des citoyens et des électeurs actifs et responsables», explique Kivinen dans le «Guardian». «L’esprit critique, la vérification des faits, l’interprétation et l’évaluation de toutes les informations que l’on reçoit, où qu’elles apparaissent, sont essentiels. Nous en avons fait un élément central de notre enseignement, et ce dans toutes les matières.»

Reconnaître les photos générées par l’IA
Le pape en doudoune chic, grâce à l’intelligence artificielle. Le fait qu’il s’agisse d’une tromperie est reconnaissable à des erreurs évidentes. Mais pour combien de temps encore?

Il devient de plus en plus difficile de distinguer les photos prises par l’homme de celles produites par l’intelligence artificielle, c’est-à-dire artificiellement. Jusqu’à présent, les photos générées par l’IA (ou images dites synthétiques) pouvaient être reconnues sur la base d’erreurs évidentes. Par exemple, trop des doigts en trop sur une main humaine, des ombres mal projetées ou un environnement qui ne correspondait pas du tout à la personne ou à l’animal sur la photo.

Mais l’IA apprend rapidement, la génération synthétique d’images s’améliore et les erreurs évidentes diminuent. Mais comment vérifier à l’avenir les photos de manière critique si aucune aide technique ne peut être utilisée ou si le temps manque pour procéder à un examen approfondi de la source de l’image ?

Notre partenaire Newsroom-Workshop a résumé en cinq slides qui résument quelques conseils sur la manière de vérifier les photos sans outils techniques.

Comment la propagande est faite avec des sites de médias à l’apparence trompeuse
Foto von Markus Spiske bei Unsplash

Depuis longtemps, différents services gouvernementaux et médias mettent en garde contre la campagne dite des « sosies » de la Russie. Elle a été rendue publique pour la première fois à l’été 2022, lorsque plus de 30 sites web ont été bloqués parce qu’ils imitaient à s’y méprendre des titres de presse européens connus. Les journaux concernés étaient par exemple «Le Monde» en France, le «Guardian» en Grande-Bretagne, le «Spiegel», la «Süddeutsche Zeitung» ou la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» en Allemagne.

Ces «faux» sites web ont ensuite publié des contenus qui tentaient d’influencer de manière ciblée les lecteurs en faveur de la Russie par le biais de la désinformation et de la propagande. Il est évident que le Kremlin ne s’intéresse pas seulement à la guerre en Ukraine, mais cherche aussi à attiser de manière ciblée des conflits internes dans certains États européens afin de les déstabiliser politiquement.

Il est intéressant de noter que c’est la première fois que des marques médiatiques connues sont utilisées de manière aussi ciblée, ce qui pourrait s’expliquer par le fait que la population leur accorde toujours une plus grande crédibilité que les médias sociaux, par exemple, sur des sujets politiquement «sensibles».

Dolly, le mouton cloné, vous dit bonjour: Les contenus générés par l’IA sont difficiles à distinguer des vraies informations
En 1996, c’était une sensation : le premier mouton cloné, « Dolly », avec son créateur, le professeur Ian Wilmut de l’Institut Roslin en Écosse. Au moins extérieurement, il ne se distinguait pas de ses congénères conçus naturellement. (AP Photo/PA, Maurice McDonald)

De nos jours, les contenus médiatiques peuvent être créés, falsifiés et diffusés automatiquement et à grande échelle à l’aide de l’intelligence artificielle. C’est particulièrement dangereux, car les utilisateurs peuvent difficilement distinguer ces contrefaçons modernes des « vrais » médias. En fait, la plupart d’entre eux se contentent de deviner lorsqu’on leur demande d’évaluer un contenu comme étant généré par l’homme ou par la machine. Telles sont les conclusions d’une étude en ligne transnationale (n = 3.002) qui a examiné la capacité des personnes aux États-Unis, en Allemagne et en Chine à reconnaître les médias générés artificiellement.

Les personnes interrogées ont été affectées au hasard à l’un des trois groupes de médias « texte », « image » ou « audio » et ont vu 50 % de médias réels et 50 % de médias générés par l’IA. L’étude montre en outre que les médias générés par l’IA sont jugés plus proches de l’homme, tous types de médias et tous pays confondus. Lors de l’évaluation, les facteurs d’influence sont par exemple la confiance générale ainsi que la familiarité autodéclarée avec les deepfakes.

La participation autour des nouvelles diminue

On attribue souvent aux médias numériques le fait qu’ils offrent de nouvelles possibilités de participation à l’information médiatique. Mais comment sont-ils utilisés et comment le comportement de participation a-t-il évolué au cours des dernières années ?

Une étude récente analysant les données d’enquête de 2015 à 2022 dans 46 pays (n = 577 859) montre que la participation aux actualités a globalement diminué. Ce recul comprend par exemple le partage, les « like » ou la publication de nouvelles , la discussion sur le contenu des messages ou l’envoi de nouvelles à des amis via Messenger. Une baisse de la participation peut être observée dans la plupart des pays étudiés. Dans l’ensemble, la participation aux messages était plus élevée chez les jeunes, les personnes ayant fait des études supérieures, les personnes ayant un intérêt élevé pour les informations et les personnes ayant une faible confiance dans les informations. Au fil du temps, la participation a davantage diminué chez les personnes ayant moins confiance dans les actualités, chez les personnes n’ayant pas de diplôme universitaire et chez les femmes.

Désir d’une meilleure orientation sur le réseau d’information

Pour les jeunes utilisateurs, les médias sociaux sont un lieu important de contact avec l’actualité. Instagram est le principal canal d’information pour les plus jeunes. Face à l’abondance d’informations sur Internet, une nette majorité (90 %) d’utilisateurs, jeunes et moins jeunes, souhaitent un lieu où ils peuvent trouver des informations fiables et vraies. C’est ce qui ressort d’une enquête en ligne menée par l’association numérique Bitkom auprès d’internautes allemands âgés de 16 ans et plus (n = 1.002).

Autre fait intéressant : la lecture de textes est la plus appréciée par près de la moitié des personnes interrogées, ce chiffre étant plus de deux fois plus élevé chez les personnes âgées de 65 ans et plus (59 %) que chez les jeunes de moins de 30 ans (28 %). Un cinquième préfère regarder des images accompagnées de courts textes, telles que celles qui sont diffusées notamment dans les médias sociaux, 30 % des moins de 30 ans disant cela d’eux-mêmes et seulement 10 % du groupe des 65 ans et plus.

Les enfants et les jeunes font plus confiance aux médias classiques qu’aux médias en ligne
Quand les choses se compliquent, les médias classiques restent le premier choix : à Rome, devant ce kiosque, tout comme chez les jeunes en Suisse. (AP Photo/Andrew Medichini)

Un peu plus de la moitié des jeunes Allemands s’informent sur l’actualité politique – près de la moitié (45 %) via les médias en ligne et environ 10 % exclusivement en ligne. C’est le résultat de l’étude Shell sur la jeunesse 2024, récemment publiée, pour laquelle des personnes âgées de 12 à 25 ans ont été interrogées sur divers thèmes (N = 2509). Les personnes interrogées considèrent généralement les informations classiques des chaînes de télévision publique de ARD ou ZDF (83 %) et les grands journaux nationaux (80 %) comme (très) fiables et font nettement moins confiance aux offres d’information en ligne. La confiance varie toutefois selon l’origine : les jeunes de l’Est accordent nettement moins de confiance aux médias classiques que leurs camarades de l’Ouest et font à l’inverse plus souvent confiance aux informations diffusées sur les canaux en ligne. 90 % des jeunes estiment en outre qu’il est (très) important que l’utilisation de l’intelligence artificielle et l’identification des « fake news » soient enseignées de manière obligatoire à l’école.

YouTube : Les algorithmes de recommandation détournent les utilisateurs des actualités

Les algorithmes de recommandation de YouTube augmentent la probabilité que les utilisateurs voient plus de vidéos de divertissement et moins d’actualités. C’est le résultat d’une étude récemment publiée, dans laquelle plus de 1,7 million de recommandations de vidéos YouTube de 2019 ont été examinées. Les chercheurs ont constaté que les algorithmes de recommandation peuvent potentiellement détourner les utilisateurs des contenus d’actualité par deux moyens.

D’une part, par le biais de « bulles de filtre thématiques », dans lesquelles les contenus de divertissement ont une probabilité plus élevée d’être recommandés que les contenus d’actualité. D’autre part, par le biais d’une « redirection algorithmique », dans laquelle la probabilité que les vidéos de divertissement soient recommandées après une vidéo d’actualité est beaucoup plus élevée que l’inverse. Les chercheurs constatent que les résultats indiquent des distorsions importantes dans les recommandations algorithmiques sur les plateformes numériques, qui vont au-delà du renforcement des préférences des utilisateurs.

Les femmes et les jeunes sont plus susceptibles d’être influencés par les influenceurs sur les médias sociaux

Sur les médias sociaux comme Instagram ou TikTok, les jeunes suivent des influenceurs et influenceuses  (SMI) parce qu’ils espèrent tirer un bénéfice concret dans leur vie. Les adolescents et les jeunes adultes fondent souvent leurs préférences, leur style de vie et leurs décisions d’achat sur les recommandations de ces personnalités. Des aspects tels que la crédibilité ou l’attractivité de ces personnalités jouent un rôle important, comme le montre une étude menée auprès de jeunes utilisateurs (N= 809). Les chercheurs ont également constaté que les femmes et les jeunes ont tendance à recourir davantage aux SMI lorsqu’il s’agit de trouver leur style de vie ou de prendre des décisions d’achat.

Un grand scepticisme à l’égard de l’IA dans le journalisme
La rédaction de 20 Minutes à Zurich. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

L’Annuaire sur la qualité des médias en Suisse du Centre de recherche Public et Société de l’Université de Zurich (fög) pour 2024 a également examiné l’acceptation de l’intelligence artificielle (IA) par les consommateurs de médias. Selon les chercheurs, il en ressort un scepticisme persistant quant à l’utilisation de l’IA dans le journalisme. Près des trois quarts des personnes interrogées estiment que les risques de l’IA dans le journalisme sont élevés, craignant surtout des effets négatifs sur la qualité des médias et une augmentation des fausses nouvelles.

Les sondés approuvent les applications de soutien de l’IA – traductions, analyses de données ou recherches . Mais plus l’IA intervient directement dans l’output journalistique, par exemple dans la production de textes ou d’images, plus le scepticisme est grand.

Une majorité souhaite donc également une plus grande transparence sur la manière et les endroits où l’IA est utilisée dans un média  et que les rédactions assument l’entière responsabilité des contributions générées par l’IA. Et bien que de nombreux éditeurs et médias aient entre-temps édicté des directives internes sur l’utilisation de l’IA, une majorité estime que l’utilisation de l’IA n’est pas suffisamment responsable.

Les images peuvent-elles mentir?
Trump avec des agents du Secret Service à Butler. (KEYSTONE/AP Photo/Evan Vucci)

Les photos ne peuvent montrer que l’instant présent, c’est-à-dire qu’elles ne donnent qu’un aperçu d’un événement. L’observateur ne peut pas savoir ce qui s’est passé avant, pendant et après, ni dans quel contexte se situe la photo. Il faut donc toujours replacer ce moment isolé dans une séquence d’événements ou dans un contexte factuel. Dans l’exemple de Trump, celui qui ne sait pas que l’on vient de tirer sur le candidat à l’élection présidentielle, pour lequel il existe d’innombrables témoins oculaires et des enregistrements TV en direct, pourrait peut-être penser qu’il s’est blessé en tombant sur scène. Mais ce ne serait pas la réalité, car la tentative d’assassinat a bel et bien eu lieu.

Mais les images peuvent aussi être manipulées. Techniquement, c’est plus facile que jamais à l’ère du numérique. Mais il y a 100 ans déjà, les photographies étaient retouchées, c’est-à-dire modifiées après coup pour donner l’illusion d’un autre état de fait. Enfin, les photos peuvent également être mises en scène. Des objets sont alors disposés selon un modèle précis, sans que l’observateur ne le remarque. La photo « Le baiser devant l’Hôtel de Ville » de Robert Doisneau, prise en 1950, est devenue célèbre dans le monde entier. Elle montre comme par hasard un couple qui s’embrasse au milieu d’une scène de rue animée. En réalité, il s’agit d’acteurs, la scène est posée.

En savoir plus sur la manipulation des images et comment vérifier l’authenticité des photos :

Quand la plaisanterie devient amèrement sérieuse
(Youtube)

Les vidéos générées par l’IA font désormais partie du quotidien de toutes les plateformes concernées. Qu’il s’agisse de Tik-Tok, Youtube ou Instagram, elles sont omniprésentes. La plupart du temps, il s’agit de faux grossiers ou de manipulations très faciles à repérer. Un chat beaucoup trop grand, un jumbo-jet qui passe sous le Golden Gate Bridge ou des vaches qui se comportent comme des humains sont amusants et inoffensifs.

Il en va autrement des « deep fakes », qui visent à influencer les gens dans leurs attitudes politiques, à déstabiliser l’ordre démocratique, voire à promouvoir la violence en suscitant délibérément des émotions chez les spectateurs.

L’exemple le plus récent est la vidéo, partagée des millions de fois, de Jimm Falon, l’un des présentateurs les plus connus de CNN. Il y raconte, avec son objectivité habituelle, une attaque nucléaire russe sur Berlin qui n’a pas eu lieu. Il s’agit d’une contrefaçon de la voix, de l’expression faciale et du mouvement des lèvres si bien réalisée que même les experts ne peuvent plus la reconnaître facilement. Comment donc les profanes peuvent-ils reconnaître de tels deep fakes ?

Nous donnons quelques conseils et astuces de comportement.