Les photos ne peuvent montrer que l’instant présent, c’est-à-dire qu’elles ne donnent qu’un aperçu d’un événement. L’observateur ne peut pas savoir ce qui s’est passé avant, pendant et après, ni dans quel contexte se situe la photo. Il faut donc toujours replacer ce moment isolé dans une séquence d’événements ou dans un contexte factuel. Dans l’exemple de Trump, celui qui ne sait pas que l’on vient de tirer sur le candidat à l’élection présidentielle, pour lequel il existe d’innombrables témoins oculaires et des enregistrements TV en direct, pourrait peut-être penser qu’il s’est blessé en tombant sur scène. Mais ce ne serait pas la réalité, car la tentative d’assassinat a bel et bien eu lieu.
Mais les images peuvent aussi être manipulées. Techniquement, c’est plus facile que jamais à l’ère du numérique. Mais il y a 100 ans déjà, les photographies étaient retouchées, c’est-à-dire modifiées après coup pour donner l’illusion d’un autre état de fait. Enfin, les photos peuvent également être mises en scène. Des objets sont alors disposés selon un modèle précis, sans que l’observateur ne le remarque. La photo « Le baiser devant l’Hôtel de Ville » de Robert Doisneau, prise en 1950, est devenue célèbre dans le monde entier. Elle montre comme par hasard un couple qui s’embrasse au milieu d’une scène de rue animée. En réalité, il s’agit d’acteurs, la scène est posée.
En savoir plus sur la manipulation des images et comment vérifier l’authenticité des photos :